Une fois sortie des bureaux de Logan, Veronica n'a pas envie de retourner directement à Mars Investigation.

Ayant toujours le cosmo dans son sac, elle décide de payer une petite visite à sa chère Lilly, histoire de la taquiner un peu ...

Les deux blondes vont passer un bon moment ensemble. Pour un temps, tous les dramas sont chassés des esprits ...

Le dos droit et les yeux rivés sur l'écran de mon ordinateur, j'entrai d'un air concentré les dernières informations que j'avais recueillies. Il y a un moment, j'aurais annoncé que j'étais débordée. Maintenant, j'étais assez organisée et sereine pour faire face à une quantité impressionnante de boulot.

Je soupirai en entendant toquer à la porte. A tous les coups, c'était encore un de mes assistants qui n'avait pas tout compris à ses assignations !

- Oui ?

Quand la porte s'ouvrit sur Veronica, mes épaules se détendirent. Je lui adressai un petit sourire ravi. Il n'y avait rien de mieux qu'une petite pause avec sa meilleure amie.

- Salut, lui répondis-je.

- Non, tu ne me déranges pas du tout, bien au contraire ! C'est un plaisir de te voir ! Comment ça va ?

Ca faisait un moment que je n'avais pas vu Veronica. La voir passer à l'improviste comme ça était surprenant mais plaisant.
Quand elle me dit qu'elle allait bien et que je sentis que c'était le cas, je me détendis un peu plus encore. Une visite surprise pouvait cacher bien de choses, mais heureusement, ce n'était pas le cas pour celle là !

- Contente de l'entendre ! Je vais bien aussi ! lui répondis je en souriant.

Aucun soucis majeur à l'horizon ! Le pied...

- Oui, comme toujours... mais le boulot c'est la santé ! Et ça me tient occupée ! Je suppose que tu dois être aussi débordée que moi...

La dernière fois que je lui ai parlé, les affaires marchaient très bien pour elle.

- Quoi ? J'ai dit quelque chose qui ne fallait pas ?

Je roulai des yeux. Pourquoi personne ne me comprenait quand je disais que le boulot c'était la santé ? A croire que tout le monde va au bagne quand il part bosser !

- Evidemment je trouverais toujours des choses à faire. Mais j'aime beaucoup mon boulot, je n'ai vraiment pas de quoi me plaindre. J'aime sentir l'adrénaline monter quand je dois gérer des tas de projets à la fois. Qui aurait cru qu'une accro au travail se cachait sous ces airs d'héritière richissime à la Paris Hilton ?! plaisantai-je.

Enfin, je n'avais pas perdu mon goût pour le shopping pour autant. Mais j'avais des occupations un peu plus sérieuses. Tant que je me maintenait en activité...

- Tant que les affaires marchent bien, je pense qu'il faut être content. Mais je ne doute pas de tes talents pour attirer la clientèle !

Même si ce n'était pas mon amie, je m'adresserais à elle si j'avais à le faire.
J'accueillis sa proposition de café avec un large sourire.

- L'avantage quand on est le patron... C'est qu'on peut prendre ses pauses quand on le souhaite ! Et puis, on ne peut pas dire que je ne bosse pas assez pour me le permettre ! Va pour un café !

Discuter avec une amie autour de tasses de café fumantes. Qui dit mieux ? Et puis, je carburais au café ! Ca me redonnerait un peu de pep's ! Même si je devrais sans doute faire attention.

- Au moins je suis unique ! m'exclamai-je en faisant voleter mes cheveux d'un air satisfait.

Peut être bien que les gens ne pensaient pas comme moi. Mais ce n'était pas une raison pour que je rentre dans le moule ! J'avais ma propre opinion et je n'avais aucune crainte de l'affirmer, quelque soit la situation !

- C'est tout de même dommage d'avoir cette vision des choses. Bosser uniquement... pour survivre.

Avec l'argent de papa-maman, je n'aurais eu aucun besoin de travailler pour subvenir à mes besoins pour ma part. Il était clair que je le faisais par pur plaisir.

J'hochai la tête à ses paroles.

- Oui, on a de la chance. Mais il est vrai qu'une petite grasse matinée de temps à autre n'est pas de refus !

Rester bien au chaud au fond de son lit, les draps remontés jusqu'au front ! J'adorais ! J'avais l'impression d'être dans un cocon de douceur !

- Je sais, à côté de Paris Hilton je suis géniale ! Plus intelligente et plus jolie ! J'ai un nombre d'atouts inconsidérable !

Et je n'oubliais jamais de le montrer !

- Oh, tu sais V, on a eu nos hauts et nos bas dans notre amitié... Cela dit, je suis bien contente que tu n'aies jamais tenté de m'assassiner.

Pourtant avec moi ça devait être tentant par moments.

- Je ne peux rien te dire miss V ! Mes projets sont secret défense ! la taquinai-je.

Ca c'est pour toutes les fois où je n'ai pas pu assouvir ma curiosité en lui parlant !

- Mais on peut dire que je suis pas mal occupée oui. Pour ce qui est de tes affaires... C'est plutôt rassurant que ce soit majoritairement des maris infidèles ! Moins flippant de penser qu'il y a des gros porcs en ville plutôt que des criminels si tu veux mon avis !

Après, ça doit être moins marrant pour elle...

- Oui c'est vrai, j'aurais trouvé une technique pour m'éclipser ! dis je en riant.

Je la vis s'occuper elle-même du café.

- Tu devrais venir plus souvent si tu le fais à ma place ! pouffai-je.

Je lui tirai la langue quand elle me conseilla de faire attention à mes chevilles. Parfois j'oubliais quel âge j'avais, mais ça faisait du bien. Ça détendait de jouer à la petite fille et de se dire qu'on pouvait se lâcher, que personne ne nous jugerait.

- Tu sais, depuis le temps je me suis dit que si mes chevilles n'avaient toujours pas souffert de mon narcissisme, c'est qu'elle ne gonfleraient jamais ! Et je t'interdis de me dire que je ne pourrais plus porter mes chaussures ! Si ça m'arrivait un jour, tu serais la première cobaye pour m'accompagner faire les magasins jusqu'à ce que j'aie remplacé tout mon placard ! la menaçai-je.

Et elle savait très bien que ça prendrait du temps de tout remplacer !

- Je suis désolée d'être si peu généreuse, mais je ne compte absolument pas subvenir aux besoins de toute la ville. J'emploie déjà un certain nombre d'incompétents et leur donne un salaire intéressant, plaisantai-je.

Bon, ils n'étaient pas vraiment incompétents. Mais certains auraient besoin que je les secoue un peu !

- V, je te rappelle qu'on travaille à notre compte, pas besoin de l'inscrire dans le code du travail si on veut des grasses matinées.

Mais de toute manière, avec l'habitude, j'avais de plus en plus de mal à dormir sur le matin, j'étais toujours éveillée très tôt.

- Si ma tête gonfle, elle aura au moins le mérite d'être assortie à mes chevilles ! raillai-je.

Mais je devais reconnaître qu'on avait fait mieux.

- Merci, je sais maintenant que je peux compter sur toi pour ne pas virer bécasse !

Enfin, je crois que quand on s'appelle Paris Hilton, on s'en fiche un petit peu.

- En étant ma meilleure amie, tu peux accéder à tous les potins croustillants sur ma vie privée, c'est un privilège bien plus important que d'être au courant de ma carrière.

Bon, je devais reconnaître que je n'avais pas beaucoup de potins "croustillants" à partager avec elle en ce moment. Pas que j'étais pas heureuse, non, loin de là, mais il n'y avait rien de neuf.

- Et ne me fais pas cette moue V, tu sais bien que j'y suis immunisée, dis je en roulant des yeux.

Elle pourrait en avoir beaucoup avec, mais pas moi !

- Moi, me venger ? l'interrogeai-je d'un air innocent.

Elle me connaissait trop bien !

- Si tu veux je peux commettre un meurtre ou deux et te créer un petit jeu de piste pour me retrouver, ça te divertira sûrement beaucoup. Par contre tu devras trouver une nouvelle meilleure amie une fois que je serais en prison ! Et puis, je t'en voudrais beaucoup, parce que la combinaison orange, ça risque de ne pas du tout m'aller au teint ! fis je en grimaçant.

Mais même si c'était très tentant, je ne compte pas me transformer en meurtrière !

- Ne t'inquiète pas, je n'en dirais pas un mot !

Je savais garder les choses pour moi quand je le voulais ! Et là, il n'y avait pas de problème. Je ne comptais absolument pas que Veronica subisse une longue morale ennuyante.

- Pas que pour faire le café, mais il faut que je l'avoue, tu t'en sors très bien ! la taquinai-je.

Je lui adressai un sourire victorieux en voyant sa grimace. Visiblement mes mots avaient fait mouche ! J'étais la plus douée pour menacer les gens !

- Comment ça que je t'ai infligé ? Je suis sûre que tu adores me suivre en journée shopping ! fis je faussement vexée.

Bon, il était vrai qu'elle se plaignait toujours que c'était interminable et qu'elle avait mal aux pieds mais c'était pour une cause importante !

- Et même en Australie sous une autre identité je trouverais un moyen de te retrouver. Je suis quelqu'un de très déterminée.

J'obtenais toujours ce que je voulais, c'est pas nouveau !

- Et tu es irremplaçable ma chère V !

Ca c'était un beau compliment ! Même si je pense qu'elle donnerait volontiers sa place.

- Oh, je ne suis pas si horrible que ça, je les garde malgré leurs nombreux défauts, plaisantai-je.

Enfin, j'exagérai un peu en me plaignant. Ils n'étaient pas tous très doués mais dans l'ensemble ça allait très bien et je m'entendais bien avec eux.
Et puis, ce n'était pas une raison pour me traiter de "vilaine fille", j'étais très gentille quand même !

- Tu peux toujours choisir un travail où tu n'es pas obligée de te lever tôt mais il aura d'autres inconvénients. Rien n'est parfait dans le monde du travail, fis je en haussant les épaules.

Mais encore une fois, on n'avait pas à se plaindre !

- Le bonhomme Michelin, répétai-je avec une grimace. Au moins je serais originale, mais c'est quand même pas terrible.

Je perdrais bien de mon charme ! Et vaut mieux pas !

- Oh, c'est gentil de t'assurer que je ne devienne pas une pouffe ! plaisantai-je.

Mais je pense que si j'ai réussi à éviter ce stade par le passé, je ne risque pas de le devenir !
J'haussai les épaules quand elle me dit qu'elle n'avait pas de potins sur ma vie privée.

- Je n'ai rien de particulier à dire. Il n'y a rien de neuf.

Et c'était très bien comme ça. Ca voulait dire que tout se passait au mieux, non ?

- Mais si toi tu veux partager sur ta vie privée, je suis toute ouïe, lui dis je avec un large sourire.

Sa vie amoureuse au point mort ? Je n'y croyais pas une seule seconde !

- Je suis très innocente ! Si tu ne me crois pas, c'est que tu ne me connais pas tant que ça, affirmai-je en conservant mon air angélique.

Bon, peut être pas tant que ça. Mais ça allait quand même, non ?

- Chouette si tu souhaites me garder un peu plus longtemps ! fis je, ravie. Ma porte est toujours ouverte si tu souhaites une bonne conversation !

Et ça m'arrangeait même. Ca me changeait aussi les idées.

- Comment je vais vivre moi si V n'est pas là pour me fournir ma dose de caféine ? demandai-je, la main sur le coeur, faussement blessée.

- Arrête de faire la pauvre victime V ! On sait très bien que si c'était si horrible tu aurais arrêté de venir avec moi depuis un bon moment ! Tu veux juste que je te plaigne ! Tu adores ça !

Enfin... généralement elle sourit les deux premières heures et après c'est autre chose. Il ne faut pas la fatiguer avec les boutiques ma petite V. Il est vrai que j'étais très différente. C'est difficile de me faire sortir d'un centre commercial si je n'ai pas vu toutes les boutiques. Et si je craque sur une fringue et qu'il n'y a plus ma taille, je peux en faire une vraie crise !
Je suppose qu'on pourra dire qu'on se complète !

- C'est vrai que tu as un avantage pour disparaître en étant détective privée. Mais il ne faut jamais sous-estimer une Lilly déterminée !

J'avais plus d'un tour dans mon sac et je baissais rarement les bras. Et mon point fort... Je suis imprévisible ! On ne peut jamais savoir ce que je vais trouver comme idée, alors difficile de me contrer !

- J'allais exactement te demander comment allaient tes chevilles !

Elle avait anticipé !

-Je sais que tu es ma meilleure amie, que je t'adore et que tu es géniale mais pas besoin d'en rajouter et de t'envoyer autant de fleurs ! répondis-je en riant.

Voilà, c'est ma faute ! C'est moi qui encourage toujours les gens à se faire des compliments et à être positif !
Je lui montrai ma tasse "world's best boss" quand elle dit qu'on devait m'être reconnaissant.

- Tu vois, même ma tasse le dit, je suis le meilleur patron qu'on puisse imaginer ! affirmai-je en lui adressant un clin d'oeil.

Et c'était un employé qui m'avait offert cette super tasse d'ailleurs ! Bon, il est possible qu'il l'ait fait pour me cirer les pompes, mais tant pis.

- Qu'est-ce que t'en sais que tu ne changeras jamais de boulot ? Quand tu seras une petite vieille tu risques d'avoir du mal à courir après les méchants.

Même si en règle générale ce n'était pas très physique le métier de détective privé, un peu de muscles et d'endurance pouvaient parfois être nécessaires.

- Rien à manger ! Je vais me mettre au régime sec maintenant par ta faute !

J'avais pas envie d'être enflée de partout !

- C'est une drôle de responsabilité quand même de s'assurer que sa meilleure amie ne devienne pas une pouffe ! fis je en riant.

Mais bon, les amies veillaient toujours au caractère des uns et des autres pour qu'il n'y ait pas d'abus.

- Mais c'est mieux que j'ai rien à te dire ! Comme je l'ai dit ça veut dire qu'il n'y a pas de problèmes !

Bon, il est vrai que plusieurs années auparavant, j'aurais considéré ça comme de l'ennui, mais maintenant j'appréciais le calme et la stabilité.

- Un mec qui traîne un énorme boulet ?

Je levai un sourcil, amusée. Un sourire s'étira sur mes lèvres quand elle développa.

- V, ce sont des mecs, les meilleurs amis mecs c'est comme ça, il ne faut pas chercher à comprendre. Les Dude c'est à vie ! Je crois qu'il ne faut pas trop y prêter attention.

Je crois que c'est la même chose d'un côté ou de l'autre. Les hommes ne peuvent pas comprendre les relations entre meilleures amies et les femmes ne peuvent pas comprendre les relations entre meilleurs amis. C'est le genre de choses immuables. Ca ne sert à rien d'être agacée par ça parce qu'on perd toujours sur ce plan là.

- Je vais t'emmener en cours de méditation, tu ne penseras plus à ce qui t'énerve, la taquinai-je.

Il suffit de la voir s'emporter pour savoir que ça l'affecte pas mal.

- Veronica..., commençai-je d'une voix lasse

- Ne dis pas ça, c'est difficile pour lui. Bon, il faudrait qu'il se bouge mais tu ne peux pas parler de lui comme ça.

Il me faisait de la peine quand même. Et ça faisait bien longtemps que j'avais appris à ne pas le juger et à le soutenir.
Mais elle avait raison quand elle disait qu'il valait mieux laisser de côté ce sujet... sensible. Je ne pense pas qu'on se mettrait d'accord de toute manière.

- Les gens pensent toujours qu'on est capable de tout tant que ça les arrange. Des fois tu devrais les envoyer paître !